la santé digitale avec une consultation médicale à distance via smartphones, montrant une doctoresse et une patiente connectées par la technologie. Les éléments médicaux flottants symbolisent l'intégration de la télémédecine dans les soins modernes.

La santé digitale : un enjeu local, national ou global ?

La santé digitale : un enjeu local, national ou global ?

la santé digitale avec une consultation médicale à distance via smartphones, montrant une doctoresse et une patiente connectées par la technologie. Les éléments médicaux flottants symbolisent l'intégration de la télémédecine dans les soins modernes.

La santé digitale est en plein mutation. D’après les analystes spécialisés, le marché connaît une croissance exponentielle, et pourrait peser des centaines voire des milliers de milliards selon les sources.  Outre les enjeux économiques et financiers, les enjeux de santé publique sont multiples : amélioration de l’accès aux soins, personnalisation des traitements, optimisation des parcours de santé.. Mais derrière ces avancées, se pose une question fondamentale : À qui confier les enjeux de santé digitale ?  

En effet, que ce soit par des acteurs locaux, nationaux ou de plus grande envergure comme les GAFAM, de multiples initiatives ont vu le jour ces dernières années, rencontrant plus ou moins de succès. 

Les Enjeux Locaux : une diversité de pratiques 

Au niveau local, les initiatives en matière de santé digitale sont nombreuses et variées. Les régions, les départements et les communes mettent en place des projets pilotes, des plateformes de télésanté ou encore des applications mobiles pour faciliter l’accès aux professionnels de santé. Nous pouvons prendre l’exemple du projet DiabApp, l’application de suivi dédiée aux patients Valaisans atteint de diabète. Cette application, qui a été développé au sein de l’initiative Action Diabète de l’association Diabète-Valais, a l’avantage de répondre à un besoin clair, qui est celui d’aider les patients diabétiques à suivre l’évolution de leur maladie.  

Ce besoin n’est pas localisé au canton du Valais, mais les agendas politiques et financiers d’un pays comme la Suisse (ce qui vaut aussi pour la plupart des autres pays) font qu’il est plus complexe de développer une solution pour un état entier. Les initiatives locales ont donc un avantage certain : leur facilité de mise en place permet de répondre rapidement à un besoin (parfois spécifique aux populations locales) et de favoriser l’innovation, souvent à un coût peu élevé. 

Cependant, elles rencontrent aussi des limites : Elles peuvent souffrir d’un manque de coordination et d’une fragmentation des dispositifs, ce qui peut entraver leur efficacité à grande échelle. 

Les Politiques Nationales : un cadre réglementaire nécessaire 

Les États jouent un rôle essentiel dans le développement de la santé digitale en définissant les cadres réglementaires, en finançant des projets et en soutenant la recherche. Les initiatives nationales garantissent aussi que le besoin est présent à l’échelle du pays, et donc que les projets rencontreront un succès, si ceux-ci sont développés en prenant en compte tous les parties-prenantes. De plus, l’état peut garantir une harmonie entre toutes les localités pour les projets développés à son échelle.  

Le financement des initiatives est aussi très important pour leur garantir succès et pérennité. Ce que les localités ne peuvent pas garantir, l’état, lui, le peut. Pour la Suisse, on peut citer le programme DigiSanté, qui vise à faire rattraper le retard pris par la Confédération Helvétique d’ici à 2034. Ce programme d’échelle nationale comprend une cinquantaine projets, qui sont ainsi orchestrer ensemble avec une vision globale. 

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Ce type de programme est essentiel pour le développement de l’e-santé dans un pays, et permet aux autorités compétentes de piloter de multiples projets dans un cadre technique et réglementaire clair. Les différentes solutions sont ainsi standardisées, ce qui aide grandement à leur garantir une certaine pérennité. Il est cependant nécessaire de se rendre compte des délais qu’impose le fait de développer ce type de programme (et tout autres types de projet) sous l’égide d’une initiative nationale.

En effet, les agendas politiques des différentes parties-prenantes peuvent parfois ralentir la vitesse de décision et d’exécution, particulièrement lorsque de grosses sommes sont en jeux. Un autre inconvénient est que les initiatives lancées par les états ne prennent pas forcément en compte les spécificités locales, comme les différences d’accès aux soins ou aux traitements.

Le poids des GAFAM : des acteurs incontournables 

Les géants du numérique (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, auxquels on peut aussi ajouter NVidia) sont de plus en plus présents dans le domaine de la santé et investissent beaucoup de moyen technique, humain et financier. On peut par exemple citer DeepMind Health, division de Google qui développe des algorithmes afin d’améliorer le diagnostic médical en s’appuyant sur l’I.A.

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Contrairement aux localités et parfois même aux états, les GAFAM disposent de ressources considérables et d’une expertise technologique unique qui leur permet de développer des solutions innovantes à grande échelle et ce très rapidement.  

Les GAFAM jouent un rôle de plus en plus important dans le domaine de la santé digitale. Leurs innovations ont le potentiel d’améliorer l’accès aux soins, de personnaliser les traitements et d’optimiser la gestion des maladies. Mais qu’en est-il de nos données ? Leur modèle économique étant basé sur la collecte et l’exploitation des données personnelles, leur présence dans le domaine de la santé numérique soulève des questions éthiques et réglementaires importantes. Les données médicales font partie des données avec le plus haut degré de sensibilité, il est donc important de connaître ce qu’il advient d’elles lorsqu’elles sont utilisées par les géants du numérique.  

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